samedi 16 octobre 2010

Le voile noir, Anny Duperey


"Le chagrin cadenassé ne s'assèche pas de lui-même, il grandit, s'envenime, il se nourrit de silence, en silence, il empoisonne sans qu'on le sache."




Un jour de novembre 1955, Anny Duperey, 8 ans, découvre ses parents, dans la salle de bain, morts asphyxiés au monoxyde de carbone. Elle doit sa survie à sa désobéissance. Elle voulait passer un peu plus de temps dans son lit avant de se lever. Un drame qui bouleverse sa vie et celle de sa soeur à peine âgée de 5 mois. A cette tragédie, s'ajoute une autre lorsque sa garde est confiée à sa grand-mère paternelle, alors que sa jeune soeur est accueillie par sa grand-mère maternelle.
A partir de là, Anny se forge une véritable carapace qui toutefois se fendille plus 30 ans plus tard.  
En 1992 elle décide de publier des photos prises par son père et c'est en fouillant dans ces clichés que son passé ressurgit et qu'elle finit par se dévoiler.






Un livre d'une beauté rare autant dans l'écriture vraie et émouvante, tout en ne tombant jamais dans le pathos et la sensiblerie, que dans la splendeur des clichés publiés. Utiliser la photographie comme thérapie, voilà une démarche très intéressante. Durant ce récit autobiographique, on suit photo par photo ce cheminement intérieur et simultanément, on entend ce cri de rage et de désespoir de cette petite fille de 8 ans qui se sent abandonnée par les êtres qu'elle chérit le plus au monde.


"J'avais pensé, logiquement, dédier ces pages à la mémoire de mes parents - de mon père surtout, l'auteur de la plupart des photos, qui sont la base et la raison d'être de ce livre.
Curieusement, je n'en ai pas envie. Leur dédier ce livre me semble une coquetterie inutile et fausse.  Je n'ai jamais déposé une fleur sur leur tombe. Ni même remis les pieds dans le cimetière où ils sont enterrés. Sans doute parce que obscurément je leur en veux d'avoir disparu si jeunes, si beaux, sans l'excuse de la maladie, sans même l'avoir voulu, quasiment par inadvertance. C'est impardonnable."





A demain pour une balade sur les bords de Seine.
Bon samedi et bon scrap!!

CRICRI

5 commentaires:

girlfromipanema a dit…

Un livre qui me fait envie, dont je me souviens d'avoir entendu parler, mais je ne savais pas qu'il comprenenait des photos!!!?
Ca doit être encore plus "parlant"....un sacré destin pour cette femme que j'aime beaucoup, fan de chats aussi.

Anonyme a dit…

Je ne savais pas... ne connaissais pas cson livre...et là les mots me manque... en + 8 ans c'est l'age de mon fils... là je suis un peu bouleversée j'avoue...
Merci pour ce reportage livresque...
bizzz
presci

Pitchoune a dit…

merci pour ce partage,A+

maurienne a dit…

j'en ai entendu parler mais j'avoue que je n'avais pas spécialement accroché mais là tu viens de m'en donner l'envie c'est super ... et je comprends très bien l'émotion de Prescillia...
bonne journée
bisous

fabienne a dit…

bonjour ,
j avais su qu elle avait sorti un livre , et bien triste de decouvrir ses parents et la suite de sa vie !
j adore cette femme, elle est talentueuse , belle et tellement simple , amusante ...
a lire
j y pense
bisous

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