samedi 30 juillet 2011

Il faut qu'on parle de Kevin, Lionel Shriver


"Je dévaste, donc je suis."




La veille de ses 16 ans Kevin tue 7 de ses camarades d'école, un employé de la cafétéria et un professeur. Eva, sa mère tente de comprendre le pourquoi de ce massacre. Comment un ado, son fils, issu d'un milieu aisé, vivant dans un quartier sans histoire, a-t-il pu en arriver là? Qui est responsable? Sa froideur affective envers un fils difficile qui n'a jamais su réellement touché sa fibre maternelle. L'époque?
Elle cherche, se remet en question et se repasse le film depuis le début pour tenter de reconstituer ce puzzle terrifiant.

Un roman sulfureux qui a choqué le monde anglo-saxon. Il a été écrit peu de temps après le massacre de Colombine dans le Colorado. Un ton franc, sincère et sans concession qui certes dérange parfois mais qui a le mérite d'éviter le pathos et la complainte de la mère effondrée. Une honnêteté crue bien loin du politiquement correct. Une réflexion qui pose une question essentielle: quel est le part d'acquis et d'inné dans la personnalité d'un individu ? Une lecture qui ne vous laissera pas indemne. 

" Apprécier Kevin, n'était pas chose aisée, sans même parler d'amour, mais ainsi il était parfaitement calibré pour les personnes comme sa mère. Kevin était difficile à aimer, comme il était difficile de manger à Moscou, de trouver un hôtel pas cher à Londres ou une laverie automatique à Bangkok. Sauf que j'étais revenue m'installer aux États-Unis. Je m'étais adoucie. Tout comme je cédais parfois à la facilité en commandant des currys à livrer avec un nan au lieu de mijoter du poulet dans le curcuma pendant des heures sur mon fourneau. J'ai choisi le confort aisé d'une enfant docile * et toute prête plutôt que de rompre les fibres résistantes d'un gamin dur à cuire qui requiert un feu doux et prolongé. J'avais relevé des défis pendant la plus grande partie de ma vie. J'étais fatiguée et, depuis peu,  amollie; mentalement, je ne tenais pas la forme."

* elle parle de sa fille

Merci à GIRLFROMIPANEMA . Un livre qui me marquera et pour longtemps!!!

A lundi pour une page et oui, vous avez bien lu!!!

Excellent we à vous!

CRICRI


" Tu es faible tu es fourbe tu es fou tu es froid tu es faux tu t'en fous." Serge Gainsbourg.

5 commentaires:

girlfromipanema a dit…

Mon meilleur souvenir de lecture de ces dernières années....que je suis heureuse de t'avoir fait partager!

Vivement le film; il sort en octobre je crois. Il a marqué également les esprits de Cannes en mai.

chrysé a dit…

Certainement terrifiant à lire...
BiZzzz

maurienne a dit…

oups pas facile comme sujet mais très certainement prenant et à lire....
je note je note...
gros bisous bonne soirée

carolice a dit…

Et bien je ne savais pas quoi lire la prochaine fois, je vais aller me l'acheter.

Prescillia a dit…

Voilà un roman sulfureux !! pas commun !! bisouss

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